lundi 5 mai 2014

Côte d’Ivoire, le désert à nos portes !


La Côte d’Ivoire est un pays situé dans la sous région ouest africaine. Pays à caractère tropical et forestier, la Côte d’Ivoire aujourd’hui en termes de forêt va mal.
En effet, depuis le ½ siècle dernier le pays a perdu une part considérable de son couvert forestier. Comme tous les pays en voie de développement, la Côte d’Ivoire connait une crise environnementale sans précédent.

la forêt ivoirienne avant.
crédit photo:  parti écologique ivoirien

« Rétroviseur »

En 1957, le pays n’avait rien à envier aux Brésil. Tellement son couvert forestier avait fier allure. Un patrimoine et une biodiversité estimés à plus de 21 millions d’hectares qui donnaient de la notoriété au pays. Les saisons tombaient selon les prévisions des météorologues et autres professionnels du domaine.

cette forêt se perdait à vue d’œil.
crédit photo: parti écologique ivoirien

Même le plus ignare des ivoiriens pouvait savoir comment, et/ou, quand, nous étions en terme de saison au cours de l’année. Nos parents paysans ne craignaient rien puisque la providence divine a été toujours de leur côté. Les cultures réussissaient partout où on plantait une graine. L’abondance et la variété des ressources vivrières et agricoles provenaient de la bonne santé du couvert forestier ivoirien. On entendait partout à cause de cela, les ivoiriens dire fièrement que leur pays est un pays agricole.
Ah, que nous plaignons ce temps aujourd’hui ! Tellement le constat est amer et flippant.

« Aujourd’hui »

l'exploitation abusive de la forêt en Côte d'Ivoire.
crédit photo: parti écologique ivoirien

Mais avant, en 1995 du fait de l’exploitation trop excessive de la forêt, le couvert forestier s’estimait à 2,8 millions d’hectares. Une forêt qui se perdait a vue d’œil. C’est aujourd’hui un vieux souvenir.

57 ans après, la Côte d’Ivoire exploite plus son patrimoine forestier que le Brésil. Pays où se situe la légendaire forêt amazonienne. La plus grande et la plus riche d’ailleurs du monde. Le pays perd davantage sa forêt et sa biodiversité à l’instar d’une navette qui avance à vive allure sans pilote. Vue le risque de désertification, l’Etat de Côte d’Ivoire va adopter une loi pour venir en aide à notre environnement en 1996. Que dis-je à nos forêts. C'est-à-dire une année après le constat amer.

le constat est amer et flippant.
crédit photo: parti écologique ivoirien.

Cette loi dénommée « code de l’environnement » visait à protéger, établir les principes fondamentaux prévus et à gérer l’environnement contre toutes les formes de dégradation. Tout ceci afin de valoriser les ressources naturelles.


Aussi, à garantir à tous les citoyens, un cadre de vie écologique, sain et équilibré. Et veiller à la restauration des milieux endommagés. Hélas les lois sont votées pour orner les placards et tiroirs des bureaux. On constate que les forêts, classées, sacrées, parcs et réserves sont de plus en plus infiltrées. 
C’est le cas de la réserve du Mont Péko dans l’Ouest du pays. Une réserve infiltrée par Amadé Ourémi et sa suite. Les exemples sont légions mais la plus flagrante est celle citée ci-dessus.
Il y a d’autres facteurs qui participent à la disparition du patrimoine forestier ivoirien.

l'infiltration de la forêt.
« L’hévéa, un envahisseur et destructeur »

Les 20 dernières années, les paysans ivoiriens ont adopté la production de certaines cultures au nombre desquelles figurent en bonne lice l’hévéa.
L’hévéa venu d’Indochine s’est imposé dans les mœurs culturales ivoiriennes jusqu’à vouloir prendre le dessus sur le binôme café-cacao. Pour cultiver cette plante imposante et égoïste, nos parents ont été contraints par la tendance à abattre plusieurs hectares de la forêt.
C’est le cas dans les régions du Sud-est (Aboisso, Adiaké et Alépé) et du Sud-ouest (Dabou, Fresco, San-Pedro et Sassandra) ou les champs d’hévéa s’étendent sur des milliers d’hectares. Le constat dans ces villes : le niveau de vie est élevé. Mais cette culture ne s’est pas arrêtée là. Elle s’est invitée dans le Centre Ouest (Gagnoa et villes environnantes) et dans l’ouest du pays (Guiglo, Duékoué).

l'hévéa est  un sérieux facteur de cette situation.
Souvent certaines langues estiment que c’est par ignorance que nos parents planteurs se mettent à cultiver l’hévéa. Mais non ! Maintenant il y a une nouvelle vague de planteurs très instruits et aisés qui la cultivent à outrance. Sans se soucier de l’avenir. Ils s’y adonnent d’ailleurs sans penser aux autres.

« Attention »

Il ne reste pratiquement  plus rien du couvert forestier ivoirien du fait de nos actions. Ce riche patrimoine n’est qu’un souvenir nostalgique. Une richesse qui a fait dans le temps notre fierté n’est que ruine. Certains trouvent normal l’abattage d’un arbre. Pour eux c’est un acte anodin. Face au risque imminent de désert qui n’est pas loin, il est impérieux de marquer une pause et d’agir.

destruction de la forêt et de la biodiversité.
crédit photo: parti écologique ivoirien.

Pour assurer un avenir harmonieux et durable aux générations futures, c’est maintenant. Et il faut le faire illico. D’ores et déjà adopter des politiques qui visent à développer la conscience écologique nationale. Préserver également la biodiversité, appliquer les lois de façon pratique sur le terrain. Sensibiliser le peuple ivoirien à adopter des comportements éco citoyens. Bref, le désert est à nos portes. Vu l’urgence, il faut se réveiller car demain sera tard.

Landry ZAHORE