vendredi 10 octobre 2014

Liberté économique en Côte d’Ivoire, quelles conditions pour l’émergence?

Crédit Photo: Magloire N'DEHI 1- Présentation de Fred Mc Mahon, directeur de l'instiut Faser




C’est la question à laquelle plusieurs personnes ont essayé de donner une réponse, lors de la 4ème édition du Forum audit de la liberté économique en Côte d’ Ivoire, qui s’est tenu le Jeudi 09 Octobre au sein de l’immeuble Carbone sis à Cocody. Organisé par Audace Institut Afrique et la fondation Friedrich Naumann STIFTUNG FÜR DIE FREIHEIT*, ce forum vise, selon les organisateurs, à faire l’état des lieux de la liberté économique en Côte d’Ivoire et y apportant des solutions en vue de concrétiser cette liberté gage de l’émergence.
Index de liberté économique de la Côte d’Ivoire,


Le tout 1er audit de la liberté économique de la Côte d’Ivoire a été présenté en 2011 et des signes énonciateurs se dessinent déjà à l’horizon.
Les données du rapport mondial en cette problématique sont disponibles avec un décalage de deux ans. Ainsi, les informations du rapport de 2014 sont celles de 2012. La liberté économique nécessite du temps pour progresser mais des avancées sont notifiables et visibles. Le pays occupe le 134ème  rang mondial sur 151 pays. 
Mais pour y parvenir, il faut passer impérativement par ‘’un État de droit et des droits de propriété’’. Voie royale pour aboutir un jour à la liberté économique, propulseur d’un pays économiquement fort. Sans État de droit, les plus riches et les proches du pouvoir feront mains basses sur les biens et autres décisions importantes du pays en vue d’appauvrir davantage la classe des faibles.

les participants à la 4ème édition du Forum sur la liberté économique
Un Etat corrompu est une arme aux mains des puissants qui peuvent à seul donner le monopole des marchés à des entreprises, dans le seul souci d’éliminer toute velléité au détriment des consommateurs qui paieront au prix fort une prestation au bas du classement.
Notons qu’en dépit de quelques améliorations, globalement les scores de la Côte d’Ivoire demeurent dangereusement bas, inférieurs à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. 5,93 est l’index de la liberté économique de la Côte d’Ivoire.   
Des sujets très importants ont fait l’objet de discussion autour de plusieurs panels. Notamment, la question du secteur minier en Côte d’Ivoire, clé de l’émergence présenté par Terah DeJong DG des Droits de propriété et de développement du Diamant Artisanal ; la question de la propriété intellectuelle présenté par Aimé Brou de l’Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle et par Hermann Hokou membre de Audace Institut Afrique; la question de l’information dans une prise de décision efficace présenté par Jean-Michel Lavoizard, DG de la Compagnie ARIS Intelligence ; et la  question épineuse de la filière cacao en Côte d’Ivoire communication faite par Moussa Koné, président de SYNAPCI (Syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire).

Fred Mc Mahon et Inge Herbert Directrice Régionale de la fondation Friedrich Naumann
Il faut noter qu’avant ce panel, il ya eu la présentation de l’audit de la liberté économique en Côte d’Ivoire. Présentation faite par Fred Mac Mahon Directeur de Fraser Institute du Canada. Les données de cet audit ont été entièrement été fournies par des sources externes à l’institut Fraser. Notons par ailleurs que cette structure est spécialisée dans ce domaine et que c’est la toute première fois que la Côte d’Ivoire entre dans sa base de données pour un audit.
Il est important de souligner que, la Liberté économique est mesurée dans cinq domaines bien précis. La taille de l’État,  le système juridique et les droits de propriété, l’accès à une monnaie saine, la liberté de commerce international et enfin les réglementations du crédit du travail et des affaires. Ainsi présentée, la liberté économique se présente comme une chaine au sens que tous les maillons sont rattachés les uns aux autres.
 En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, des progrès sont donc indispensables si le pays souhaite avancer vers l’émergence tant souhaitée. Parce qu’en effet, l’émergence ne se décrète pas, elle se construit.
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*Fondation pour la Paix
Landry ZAHORE.

mardi 16 septembre 2014

L’Afrique, 1er continent à mettre un terme à l’usage de l’amalgame dentaire*.




C’est le rêve que nourrit plus de 30 Organisations de la Société Civile et Jeunes Volontaires pour l’Environnement – Côte d’Ivoire.
Ces Organisations ont signé une déclaration commune appelant l’Afrique à être le premier continent du monde à mettre un terme à l’usage du mercure dans les soins dentaires. Les amalgames dentaires appelés habituellement « plomb » sont constitués à 50% de mercure. Le mercure se révèle être un puissant poison pour l’homme. Son usage encore effectué n’est plus justifié vu que des alternatives sont maintenant disponibles et bon marché en Afrique.
Jeunes Volontaires pour l’Environnement - Côte d’Ivoire, la seule Organisation ivoirienne figurant parmi les 35 signataires de cette déclaration, a tenu un point de presse le Mardi 09 Septembre 2014 (Journée de l’Union Africaine) dans un complexe hôtelier de Cocody, afin d’informer la communauté nationale via les organisations de jeunesses et la presse du danger que représente le mercure dans les soins dentaires. Il a été question pour JVE-CI de lire cette déclaration et d’expliquer les enjeux d’une telle campagne.
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Dominique KPOKRO de JVE-CI.

L’Afrique peut elle atteindre un tel objectif ?


Oui, l’Afrique peut devenir et va devenir selon Dominique KPOKRO, le premier continent à mettre un terme à l’usage du mercure dans les soins dentaires.
« Nous appelons l’Afrique à être le 1er continent à cesser l’utilisation du mercure dans la dentisterie. Dans le monde entier, l’usage de l’amalgame dentaire en Afrique est le plus faible, d’où nous sommes plus proches de la ligne de fin que tout autre continent » a dit le conférencier, Dominique KPOKRO  de l’ONG JVE-CI.


La dentisterie sans mercure connait un essor en Afrique. 30% des dentistes utilisent des alternatives à l’amalgame dentaire pour les soins d’obturation. C’est ce que révèlent des études menées en Côte d’Ivoire et en Tunisie.
Rappelons que le Sommet Ouest-Africain sur l’élimination progressive des amalgames dentaires s’est tenu à  Abuja (Nigeria), le 20 Mai 2014. Ce Sommet a réuni plusieurs dirigeants d’ONG des pays de la CEDEAO et la Tanzanie. Ils ont adopté la déclaration d’Abuja, en invitant par la suite les autres ONG d’Afrique à adhérer à leur combat en tant que signataires.

Le mercure, un DANGER pour l’homme.

l'amalgame dentaire.
Le mercure utilisé dans les amalgames dentaires, est un matériau de restauration constitué d’environ 50% de mercure élémentaire, et de façon notoire est un métal lourd de portée mondiale qui est connu pour être un puissant poison du système nerveux humain. Le mercure dentaire compte pour 10% de la consommation mondiale annuelle de mercure et représente 260-340 tonnes métriques de pollution par le mercure dans le monde chaque année.
Une fois le mercure dentaire dans l’environnement, les bactéries dans les sols et les sédiments peuvent le convertir en méthylmercure, ‘’une forme hautement toxique qui s’accumule dans les poissons, les crustacés et les animaux qui se nourrissent de poissons, ce qui fait des poissons et des crustacés, les principales sources d’exposition au méthylmercure pour les humains’’

Le mercure dentaire.

A côté de cela, ce poison est capable d’endommager le cerveau des enfants en développement et de leur système nerveux avant même leur naissance.
Le mercure présent dans les soins dentaire se révèle être un véritable danger pour l’homme et son environnement direct.
«Le mercure est incriminé dans la maladie d’Azaïmer. Il est prouvé, puisque le mercure est un neurotoxique pour le cerveau. En sa présence, l’activité neuronale est réduite. Plus elle est réduite, elle devient absente et comme on a plus d’activité neuronale, on ne réfléchit plus, on oublie. La perte de la mémoire est associée à l’Azaïmer » soutient Dominique KPOKRO.
un autre exemple d'amalgame dentaire.

Que faut-il faire ?

L’un des objectifs des cette conférence organisée par JVE-CI, c’est de sensibiliser et informer sur les effets du mercure dentaire en direction des parents, des consommateurs, des professionnels de la dentisterie, des professionnels de la santé et des enseignants. Faire la promotion des avantages des matériaux de restauration dentaires sans mercure. Ouvrer pour une mise à jour des programmes d’enseignements dans les facultés de médecine dentaire en mettant l’accent sur la dentisterie sans mercure. Aussi, décourager l’usage de l’amalgame dans les dents de lait (dents primaires).
Ce sont entre autres certains objectifs que se sont fixé ces Organisations pour rendre ce rêve de voir l’Afrique ne plus utiliser les amalgames dentaires contenant du mercure.

Landry ZAHORE.


*Amalgame dentaire, c’est ce que l’on a pour habitude d’appeler Plomb chez le dentiste.

vendredi 12 septembre 2014

Béago, un village en DANGER !


Le Chef (3ème à parti de la gauche) et la notabilité de Béago en pleine réunion de crise.
Situé dans la grande commune de Yopougon, Béago est un village Ebrié avec environ 3000 habitants. Avec son cadre enchanteur, le village d’ABE Bléssoué Paul, chef du village de Béago n’a rien à envier à Copacabana.
Mais depuis près d’une décennie, le village a perdu sa quiétude et sa beauté. Cela est dû en partie à la pollution qui a gagné son environnement immédiat. Du chef aux habitants du village, nul ne sait où mettre la tête. Toutes les portes ont été frappées (Mairie, Ministère,…)  mêmes celles des autorités compétentes en question de pollution. Mais que nenni, aucune solution, pire, aucune réaction. Et pourtant Béago souffre de cette pollution.
Les conséquences, pour le chef ABE, sont immédiates sur ces sujets.

La pêche est quasi impraticable,

La pollution de la lagune  Ebrié causée par les eaux usées et toxiques provenant de la zone industrielle posent d’énormes désagréments dans le village et aux alentours. Ces eaux proviennent également de la morgue de Yopougon en passant par la SICOGI. Lorsque ces eaux usées et toxiques pénètrent dans la lagune emportant avec les déchets domestiques du grand caniveau de la SICOGI, elles rendent toutes activités de pêches impossibles. Conséquences de ce désagrément, les jeunes sont pour la plupart sans activités dans le village. Faut il le rappeler, la pêche est une activité ancestrale des Ebrié en particulier mais de l’homme en général.

L'eau noire et nocive qui accède à la lagune du village.
Il n’y a plus d’agriculture à Béago,

La non pratique de l’agriculture vient s’ajouter à la longue liste des conséquences liées à la pollution que connait Béago. Le sol étant souillé par la nocivité de ces eaux non traitées qui s’introduisent dans le sol, cela rend impossible la pratique de toute activité culturale sur les sols du village. Les femmes à cause de cela vont acheter le manioc ailleurs pour produire  l’Attiéké. La vie est donc difficile à Béago.

L’air pollué, conséquence la plus flagrante,

Quand on entre dans le village, la première chose qui attire notre attention, demeure la mauvaise odeur que laisse sentir le vent à quiconque. Lorsqu’il pleut, Béago est un village qui est fuit par bon nombre de ces habitants.

Les conséquences au niveau sanitaire, humain et matériel,
Les dégâts causées par les eaux de ruissellement venant en amont de Yopougon.

Loin de faire une comparaison avec les déchets toxiques, ces eaux font du mal aux habitants du village. Le chef ABE Bléssoué Paul et sa notabilité ne savent plus à quel saint se vouer tellement le problème dépasse leur compétence. 
On assiste à des fausses couches en cascade pour les femmes enceintes dès le 3ème et 5ème mois de grossesse. Des boutons et des éruptions cutanées apparaissent sur la peau des  habitants du village. Pour qu’une femme enceinte accouche dans de bonnes conditions il lui faut quitter le village. La fièvre typhoïde et le paludisme sont monnaie courante dans le village et aux alentours du village.

«Une exposition à des métaux lourds, des poly organiques persistants et à certains gaz toxiques (Hydrogène sulfuré et le dioxyde de souffre) peut être la cause de fausses couches. Les résidus d’hydrocarbures générés par la centrale thermique d’Azito peuvent occasionner les fausses couches » soutient Dominique Bally de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement-Côte d’Ivoire.

Certains centres de recherches en questions environnementales ont eu a faire des prélèvements pour trouver une solution. Ce sont entre autre le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) et le Centre Suisse de Recherches Scientifiques (CSRS). Mais selon les dits du chef ABE, après leur visite « ils ne sont plus revenus afin d’informer les dangers et le risque qu’il court ou de venir en aide au village. On aurait dit qu’ils ont perdu la voie qui mène à mon village » s’est-il expliqué. Des personnes abandonnent leur maison que l’eau usée manipule à sa guise.

Le Docteur Brodou du CHU de Cocody a carrément abandonné sa villa en pleine construction. A côté de lui se sont plusieurs maisons abandonnées à causes des effets de collatéraux des eaux qui ruissellent dans les rues du village. Où on y retrouve souvent des morts.
Pour qu’une solution soit trouvée pour sortir leur village de cette impasse, le chef et sa notabilité souhaite ardemment rencontrer le chef de l’Etat pour qu’il leur vienne en aide.

Comment redorer le blason de Béago ?

Selon Dominique Bally expert en question environnementale à l’ONG JVE-CI (Jeunes Volontaire pour l’Environnement Côte d’Ivoire). Il faut construire un point de collecte des eaux usées émanant de la zone industrielle auprès duquel sera implantée une station de traitement de ces eaux. Construire une autre au niveau de la SICOGI et enfin une dernière à Béago avec toujours un point de traitement de ces eaux à côté des points de collectes.
En les construisant, l’Etat ou les autorités compétentes aideront  le village à reprendre la pêche et à vivre de cela. Demander aux uns et aux autres qui habitent la SICOGI et alentours d’adopter une attitude éco citoyenne, leur sera d’un grand bien. Et, ce geste s’il est adopté fera grand bien au village de Béago.
Le village risque l’épidémie si rien n’est fait dans le plus bref délai.


Landry ZAHORE.

vendredi 27 juin 2014

Les Energies Renouvelables au cœur des préoccupations de l’ONG-AFHON-CI.


L’ONG Actions en faveur de l’Homme et de la Nature AFHON Côte d’ivoire a organisé de 9 Heures à 13 Heures un atelier de renforcement de capacités pour ses membres le samedi 21 Juin 2014 à son siège social situé au plateau immeuble C.A.M. « Comment réussir une campagne de plaidoyer ? » est le thème animé par ELLO NOGBOU EMILE consultant  du jour, expert en technique de plaidoyer. Cet atelier vise à leur permettre de  mieux s’outiller pour conduire la campagne de plaidoyer national que cette ONG conduit en cette année 2014.
En effet,  L’Organisation des Nations Unies (ONU) a choisi de faire de l’accès à l’énergie durable, clé du développement comme thème prioritaire de la décennie 2014-2024.

crédit photo: ONG-AFHON-CI


Pourquoi ?

L’énergie faut il le rappeler  n’a pas été placée au cœur des Objectifs du Millénaire pour le Développement adoptés en l’an 2000.. Parce que l’Afrique abrite 14% de la population mondiale et pourtant, ne représente que 3% de la consommation énergétique mondiale. Parce qu’en Afrique subsaharienne, près 70 % de la population vit dans l’obscurité et est exposée aux maladies induites par la pollution de l’air à l’intérieur des maisons.


Le constat,

crédit photo: ONG-AFHON-CI


Depuis 2010, la Côte d’Ivoire peine à satisfaire ses besoins énergétiques, cela se manifeste par des délestages fréquents et une pénurie de Gaz domestique. En effet le taux de couverture 2010 était de  33,1% pour une prévision de 50%. Le délestage s’est traduit par des Energies Non Distribuées (END) cumulées de 190 922,30 MWh et un Temps Moyen de Coupure (TMC) de 13 jours 14 heures 55 min.
C’est ce constat amer qui a conduit  l’ONG AFHON Côte d’Ivoire à initier puis piloter une campagne de plaidoyer auprès des Députés membre de la Commission Recherche scientifique, Technologie et Environnement de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire et les Autorités en charge de l’énergie afin de promouvoir les énergies renouvelables en Côte d’Ivoire. Elle contribuera à Renforcer les capacités des députés membres de la Commission Environnement sur les avantages et la nécessité de la solution qu’offre l’utilisation des Energies Renouvelables pour les populations. Tout en  les sensibilisant à légiférer en faveur de la promotion des Energies Renouvelables, pour un accès facile des communautés rurales.
Pour Coulibaly Davy Wohary, Directeur Exécutif de AFHON Côte d’Ivoire, c’est un challenge pour AFHON-CI de pouvoir mettre au cœur de ce projet nos députés car c’est à eux qu’il revient de changer le quotidien des populations en légiférant «  en faveur de l’application des décisions et conventions signées sur l’utilisation des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire, ensuite sur la défiscalisation des matériaux de l’énergie renouvelable».


exemple d'énergies renouvelables.
crédit photo: lesafriques

Pour Nadège Koffi, responsable chargée du genre au sein de l’ONG, il est important que toutes les couches sociales aient accès aux énergies renouvelables.
« Ce sont des choses qui sont bien pour nos ménages africains qui souffrent énormément du manque d’électricité » poursuit-elle.

Au terme de l’atelier une équipe de plaidoyer composée de 15 Personnes et coordonnée par Coulibaly Davy Wohary a été mise en place pour mener à bien cette campagne.
L’appel est toute fois lancé à tous les secteurs des énergies renouvelables de pouvoir travailler en synergie pour qu’une fois en côte d’Ivoire ces sources d’énergies alternatives soient dans le carnet des gouvernants. 

Rappelons que cet atelier a marqué le lancement officiel de la campagne de plaidoyer en Côte d’Ivoire pour l’ONG AFHON-CI qui est aussi basée au Togo voisin.

Landry ZAHORE.